Être père est à la fois exaltant et frustrant. Vous avez une opportunité en or, contribuer à l’épanouissement d’un individu. Mais parfois, vous constatez que vos efforts restent inutiles. D’ailleurs, au moindre problème, votre enfant se tourne vers quelqu’un d’autre. J’en ai fait l’amère expérience avec cette dangereuse sophie la girafe. Non, ce n’est pas une nounou se démarquant par ses qualités. Encore moins une tata gâteau qui charme les petits. Il s’agit d’un jouet…oui d’un objet, il captive entièrement son attention que mon petit oublie tout le monde, moi y compris.
Être père, un parcours du combattant
Avant de régler mes comptes avec Sophie, je me sens obligé de parler au nom des pères dont les efforts ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Lorsque ma compagne m’a annoncé sa grossesse, j’étais à la fois heureux et inquiet. Nous avons tellement souhaité cet évènement ! Mais rapidement, la réalité m’a rattrapé, vais-je être à la hauteur ? Enfant unique, je n’ai jamais eu l’occasion de m’occuper d’une autre personne plus petite que moi.
Sans le dire à ma chérie, j’ai régulièrement regardé des vidéos sur la grossesse et la petite enfance. Oui, j’ai su que parfois, elle peut devenir lunatique et s’énervera pour un oui ou pour un non. Le vivre au quotidien est tout autre, surtout durant les dernières semaines. Après l’accouchement commence une nouvelle vie centrée sur le petit. Bain, change, lecture, promenade, jeux…Trouver un moment intime pour notre couple est souvent difficile.
Malgré les difficultés, chaque soir je me suis endormi avec le sentiment d’avoir donné le meilleur de moi-même. Certes, je n’étais pas parfait, mais je persévérais. Les petits sourires et les balbutiements étaient mes récompenses. Et puis, un jour, arriva Sophie.
J’étais impuissant face à Sophie
Les jouets favorisent le développement psychomoteur d’un enfant. En plus des peluches, nous avons également voulu lui offrir autre chose. Nous avons parlé avec notre pédiatre, demander aux parents, solliciter l’avis des proches et ils étaient unanimes, Sophie la girafe est la meilleure. Eh bien, ils ont eu raison… sur tous les plans.
Quand le petit l’a vu pour la première fois, ses yeux se sont illuminés. Ses petites mains ont rapidement pris le jouet à la gorge, il l’a ensuite trituré dans tous les sens. Heureusement, le truc est très souple, réduisant ainsi les accidents imprévus. Depuis, ce jour, ils sont inséparables. La petite girafe accompagne le petit partout, j’étais cantonné au rôle de spectateur.
Un épisode m’a vraiment marqué. Lorsque mon garçon a fait ses dents, il pleurait tellement qu’il en avait la gorge sèche. Le pédiatre lui a prescrit un antalgique, il a également recommandé de le distraire au maximum. Nous avons alors pensé qu’augmenter les promenades serait une bonne solution. Mais le petit nous a rapidement signifié qu’il veut rentrer et retrouver son ami au long cou. Une fois qu’il l’a eu dans ses mains, ses pleurs ont commencé à diminuer.
Adopter une autre stratégie était nécessaire
Au début, je me suis vraiment senti délaissé. Je me suis alors souvenu d’un film où pour être acceptée, l’héroïne s’est rapprochée des amis de son ennemi. J’ai inventé plusieurs jeux axés sur Sophie. J’ai aussi acheté la série animée basée sur la méthode Montessori. Finalement, nous sommes devenus bons amis.
Plus tard, j’ai appris que Sophie la girafe est fabriquée en France, elle est commercialisée dans plus de 50 pays. Partout où elle passe, elle sème la joie et elle a ainsi obtenu de nombreuses récompenses. Si je me fie à mon expérience personnelle, il est judicieux de la prendre comme alliée, c’est mieux pour tout le monde.